Le vieil homme et la mer (du Venezuela)
de : Luis Hernández Navarro
vendredi 2 mars 2012 - 11h38
vendredi 2 mars 2012 - 11h38
Dès 12 ans, Alejandro Aguiar fut pêcheur de
l´île Margarita. Il partait au large et ramenait sa pèche à Curazao. Il pêchait
le thon, le rouget, la dorade, le carite, le corocoro, la sardine, le
poisson-chat, le vivaneau, le mérou… Les campagnes duraient un mois et demi, deux mois. Il rentrait sur terre avec l´odeur de la mer.
Dans l´île Margarita on est soit pêcheur,
soit on travaille sur le embarcation, dans les bateaux, ou comme chauffeur de
taxi. Bien que le tourisme a créé dernièrement des emplois, les gens de mer
sont pour toujours gens de mer. Alejandro était l´un d´eux.
A soixante ans, Mr. Aguiar a cessé de
pêcher. La mer est une grande traîtresse et il faut la craindre, même quand on
y a passé sa vie. La mer règne en maître sur ses espaces. Elle se gouverne
seule. Les pêcheurs savent quand vient l´heure de dire adieu, et le tour d´Alejandro
est venu.
Pour survivre, Mr. Aguiar se mit à
fabriquer des filets pour les jeunes pêcheurs, à surveiller les barques et les
bateaux des autres. A 70 ans il ne possédait pour tout bien que ses filets. Son
seul futur se résumait à vivre de cette manière. Jusqu`à ce que le gouvernement
lui octroyai une pension.
Il avait toujours travaillé mais n´avait jamais cotisé à la sécurité
sociale ni à un fond de pensions. Au bout de deux années de démarches
ennuyeuses, le gouvernement l´a inscrit à la sécurité sociale et il a commencé
à toucher une retraite. L´horizon de sa vie, comme celui de sa famille, a
changé
Le gouvernement de Hugo Chávez ne donne pas
seulement des pensions aux personnes âgées. Il a aussi éliminé la pêche
industrielle, si nuisible, et a décidé d´appuyer les pêcheurs familiaux. Les
entrepreneurs de la surpêche ont lancé leurs imprécations et lui sont tombés
dessus. Les pêcheurs artisanaux l´ont soutenu.
L´histoire d´Alejandro Aguiar n´est pas exceptionnelle. Selon le dernier
recensement public, on compte au Venezuela 50 personnes dépendantes pour 100 en
âge de travailler. Beaucoup ont travaillé toute leur vie. Ou bien ce sont des
mères qui ont élevé leurs enfants et qui, dans leurs dernières années, se
retrouvent sans ressources pour survivre. C´est pour eux qu´a été créée une
pension universelle
Pendant les 13 ans de gouvernement chaviste
le budget social a doublé. Les résultats sont visibles. L´Unesco a déclaré le
pays libre d´analphabétisme. Le Venezuela est le deuxième pays latino-américain
et le cinquième dans le monde pour la croissance du nombre d´écoliers. Le
rendement dans les classes a augmenté, notamment parce que 4 millions d´enfants
reçoivent deux repas par jour, gratuits. Aucun mineur n´entre en classe
l´estomac vide.
Aujourd´hui les services de santé parviennent à
tout le monde, et il n´est pas nécessaire de travailler dans une institution
pour en bénéficier. La population est couverte à 80 pour cent. Des traitements
coûteux comme la chimiothérapie ou la dialyse sont gratuits. Cependant il y a
quelques problèmes. Avec l´appui des médecins cubains les soins primaires sont
organisés pratiquement partout mais on manque d´hôpitaux. Dans les cliniques on
manque de civières. Le service est insuffisant et saturé
Le salaire minimum est d´un peu plus de 360 dollars mensuels et les travailleurs du secteur public reçoivent en plus un ticket alimentaire qui vaut à peu près 420 dollars. Malgré la crise, le chômage s´est maintenu à 8 pour cent. Dans le système d´alimentation d´État (magasins Mercal), de 22 à 24 produits de base peuvent être acquis avec un rabais de 80 pour cent
Résultat de cette politique, le Venezuela est le pays latino-américain le moins inégalitaire. L´inégalité, mesurée par l´indice de Gini, est de 0,39 pour cent. L´extrême pauvreté a été réduite à 7,1 pour cent. Elle était de 17 à 20 pour cent avant l´élection de Chavez. La pauvreté totale a chuté de 70 à 26,7 pour cent
Cette croissance du bien-être des
travailleurs et des secteurs les plus pauvres n´a pas fait disparaître les
secteurs puissants. Vingt pour cent de la population la plus riche jouit de 44
pour cent de la richesse nationale, alors qu´auparavant elle en possédait 57
pour cent. Il y a beaucoup d´argent au Venezuela et le niveau de consommation
est très élevé. Les magasins sont toujous remplis. Beaucoup de voitures neuves,
de magasins de vêtements de marque. Les résidences de luxe se monnaient à des
niveaux semblables à ceux des principales villes de la planète.
L´opposition assure que le pays se désindustrialise, que l´inflation explose, que le gouvernement distribue la rente pétrolière en vendant des dollars bon marché, en augmentant le nombre de fonctionnaires publics et en octroyant des subventions. En colère parce qu´elle a perdu le contrôle des recettes pétrolières, elle considère que l´investissement dans l´amélioration des conditions de vie de la population, pour des salaires dignes et pour garantir la souveraineté nationale, sont des dépenses inutiles
Le salaire minimum est d´un peu plus de 360 dollars mensuels et les travailleurs du secteur public reçoivent en plus un ticket alimentaire qui vaut à peu près 420 dollars. Malgré la crise, le chômage s´est maintenu à 8 pour cent. Dans le système d´alimentation d´État (magasins Mercal), de 22 à 24 produits de base peuvent être acquis avec un rabais de 80 pour cent
Résultat de cette politique, le Venezuela est le pays latino-américain le moins inégalitaire. L´inégalité, mesurée par l´indice de Gini, est de 0,39 pour cent. L´extrême pauvreté a été réduite à 7,1 pour cent. Elle était de 17 à 20 pour cent avant l´élection de Chavez. La pauvreté totale a chuté de 70 à 26,7 pour cent
L´opposition assure que le pays se désindustrialise, que l´inflation explose, que le gouvernement distribue la rente pétrolière en vendant des dollars bon marché, en augmentant le nombre de fonctionnaires publics et en octroyant des subventions. En colère parce qu´elle a perdu le contrôle des recettes pétrolières, elle considère que l´investissement dans l´amélioration des conditions de vie de la population, pour des salaires dignes et pour garantir la souveraineté nationale, sont des dépenses inutiles
L´inflation moyenne sous le chavisme est de 22.2 pour cent, un chifre certes très élevé. Cependant il est nettement inférieur à celui qui existait sous les gouvernements précédents. La culture de l´inflation n´a pas été créée par Chávez ; elle existait à son arrivée.
Il y a 3,5 millions de lignes associées aux plans de Blackberry. Les lignes de téléphonie mobile atteignent 28.8 millions d´abonnés : 98 lignes actives pour 100 habitants. Il y a 11,8 millions d´usagers d`Internet.
Derrière la froideur des chiffres et des
statistiques il y a des dizaines de milliers d´histoires comme celle
d´Alejandro Aguiar. Ces récits de vie montrent qu´il existe une voie
alternative au néo-libéralisme. Ils expliquent l´adhésion populaire au
chavisme.
Source : La Jornada (Mexique),
Traduction : Thierry Deronne, pour
http://venezuelainfos.wordpress.com/http://venezuelainfos.wordpress.com...
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